À la rencontre de Léna Collin, fondatrice de PURÉE! : Mode, upcycling et engagement solidaire.
INTERVIEWRECYCLAGEDÉCOUVERTE
Justine Fontaine
12/20/20244 min read


Léna Collin, créatrice de PURÉE!, est l'incarnation d'une nouvelle vision de la mode : celle où durabilité et créativité se rencontrent. Dans un secteur encore largement dominé par la fast fashion, elle a décidé de faire tout l’inverse en lançant une marque de vêtements upcyclés qui reflète ses valeurs écologiques et humaines.
L’étincelle de PURÉE! : Quel a été le déclic qui t’a donné envie de créer ta propre marque de vêtements upcyclés ?
J’ai eu envie de me lancer car je voulais allier toutes mes passions, mes préoccupations, mes valeurs en un projet. Je n’ai pas de formation de styliste, modeliste ou même en couture mais je me suis dis que je pouvais quand même créer ce projet en m’entourant de personnes qualifiées, ce qui fait de ce projet un tout.
Je me suis lancée dans la mode car j’ai toujours aimé m’habiller, c’est une des manières de m’exprimer, de me montrer au monde. Depuis toute petite j’aime ça et j’y attache beaucoup d’importance. Mais j’ai beaucoup consommé, trop pendant une periode et ma conscience écologique m’a rattrapé et j’ai pris conscience que ça n’allait pas que je devais consommer autrement, moins surtout et de manière plus responsable. C’est ce qui m’a donné envie d’essayer de développer des pièces qui rassemblent toutes mes problématiques liées à ma consommation de vêtements : la durabilité émotionnelle et la durabilité physique. Est-ce que la pièce est intemporelle, est-ce qu’elle s’inscrit dans une mode qui va passer ou est-ce que c’est une pièce que je vais garder longtemps dans mon dressing par envie et parce qu’elle est encore en bon état ? Toutes ces questions…
Upcycling et solidarité : Pourquoi était-ce important pour toi d’intégrer l’insertion professionnelle dans ton projet ?
Je souhaitais que mon projet s’imbrique dans un autre projet plus global qui est celui de la transition écologique dans le secteur de la mode, du retour du made in France. C’est le cas avec Esperen qui a une démarche éco-responsable. D’autant que le projet a vu le jour a peu près en même temps que le miens à Rennes, c’est arrivé un petit peu comme une évidence, je devais travailler avec eux.
J’avais vu d’autres marques faire fabriquer leurs pièces dans des ateliers d’insertion et je trouvais la démarche très intéressante. Aller complètement à l’opposé de la fast-fashion qui déshumanise ses travailleurs, faire tout l’inverse : être dans le respect, dans la proximité géographique et relationnelle avec les personnes qui fabriquent mes pièces, sans qui ce projet n’aurait pas pu se faire. Montrer que c’est possible de faire tout l’inverse.
Le défi de l’upcycling : Quel est le plus grand défi que tu rencontres en travaillant avec des tissus ou objet upcyclés (seconde main) ?
Le défi est d’avoir un cahier des charges, des envies : de couleurs, de matières, de grammage de tissu, de quantité de pièces donc de métrage… Avoir tout cela en tête mais devoir gérer l’imprévu, ne pas prévoir ce qu’on va trouver et ne pas trouver ce qu’on prévoit de trouver. Devoir changer d’idée car notre recherche n’aboutie pas. Il faut inverser le processus de création partir de la matière pour trouver la forme et l’usage ou en tout cas mixer les deux, ce qui est mon cas : faire ce que j’ai en tête mais adapter à ce que je trouve. Par exemple lors du processus de création de la veste Vague je voulais impérativement des boutons de seconde main ou dormants, je ne trouvais pas les quantités suffisantes pour avoir 5 boutons identiques sur les quantités de vestes que je souhaitais pouvoir faire. Alors j’ai testé des combinaisons avec des boutons dépareillés, et au final c’est la contrainte qui a fait émergé une idée super intéressante et qui donne un cachet, un petit truc en plus à la veste.




Les thématiques des collections : Qu’est-ce qui inspire tes différentes collections ?
J’ai voulu créer des vêtements intemporels, avec des coupes plutôt basiques pour avoir envie de les porter longtemps mais je voulais ajouter ma touche, une caractéristique qu’on ne trouve pas ailleurs, avoir mon esthétique propre. Je me suis inspirée de mes souvenirs de vacances en bretagne, des balades en bord de mer, de l’ondulation de l’eau sur le sable, des vagues, des coquillages pour trouver une ligne reconnaissable, qui puisse se décliner sur différents modèles : une vague qui roule d’une pièce à l’autre. C’est le fil conducteur, réinventer des basiques à ma façon, inspirés par ce qui compose un paysage de bord de mer.
L’avenir de PURÉE! : Quels sont tes rêves et ambitions pour ta marque ?
Mon rêve est d’avoir ma boutique, voir qu’il sera possible dans les prochaines années d’avoir une boutique quand on est créateur. Que ce soit la norme. Proposer ses produits éthiques, responsables au même titre qu’une boutique de grande marque connue et vivre de cela. En tout cas si ce n’est pas une boutique seulement de ma marque j’aimerais pouvoir faire partie d’une boutique avec d’autres créateurs de manière permanente, vendre en ligne mais aussi en physique, s'implanter réellement dans ma ville, montrer et valoriser un savoir faire qui est tout proche. Puis développer toujours de nouveaux projets, plus ambitieux, faire des collaborations avec des créateurs que j’aime, créer des passerelles des synergies entre différents types d’artisanats et visions. Avoir mes pièces dans de grandes enseignes historiques de la mode, les grands magasins, la ou tout a commencé.





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